L’Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel et Colette
Opéra

(150ème anniversaire de la naissance de Colette/Opéra)

Une tasse chinoise et une théière en vieux Wedgwood chantant un ragtime, un duo chat/chatte – très « Je t’aime, moi non plus » - exclusivement miaulé, l’horloge comtoise détraquée carillonnant au gré d’une divagation grotesque : L’Enfant et les sortilèges est un catalogue d’imitations et de pastiches, du plagiat d’air à vocalises de l’opéra français aux chansons de la Renaissance et de l’autocitation en forme de valse aux bergeries XVIIIème.

« Il y a la musique intellectuelle... Il y a la musique sentimentale, instinctive : la mienne. », disait Ravel. Tout un monde grotesque et déglingué est peu à peu contaminé par le lyrisme le plus brûlant. « Imaginez tout ce que peut dire de la forêt un écureuil, et ce que ça peut donner en musique ! », écrivait Ravel à Colette. À eux deux, ils donnent le premier conte lyrique de l’écologie vraie, où la paix avec les bêtes entraîne la réconciliation avec soi-même.